Ma démarche

Ma démarche.

Ma démarche.

Écrire, 
c'est crier 
en silence.

Malgré toutes les déchirures, les violences
et les douleurs, chacun peut créer son propre bonheursa propre raison de vivre ou de continuer à vivre. Cette énergie et cette volonté qui m’animent chaque jour, je souhaite les partager dans ma rue sur mon trottoir et de par le monde virtuellement sur les réseaux sociaux.
Mais si je dépassais cette frontière, si j’allais au monde réel, à la rencontre physique de ceux qui me suivent à Londres, Milan, Madrid, Berlin ou New York ? Et si j’éclatais la bulle qui séquestre nos émotions ? Et si j’allais « craier » ces messages de bonheur fugitifs, ces cris d’alarme optimistes et éphémères sur les trottoirs des grandes mégalopoles peuplées d’êtres anonymes, désincarnés, de fantômes vivants, que l’on croise sans regarder, que l’on voit sans les « imprimer », que l’on bouscule sans les toucher ? Et si la sagesse était de répandre cette philosophie sur le bitume ? Et si cette petite pierre à l’édifice permettait ne 

serait-ce que de provoquer un bref sourire, un regard furtif, un échange passager ? Ce serait déjà une victoire !
Mais après ?
Ces courtes bouffées de vie deviennent de petits colibrisde petits souvenirs empreints d’une certaine éternité, de petites mémoires qui remontent à la surface de temps à autre pour décrocher à nouveau ce sourire, ce regard, cet échange. Ces tout petits souffles participeraient modestement à l’édification de l’humanité, à la propagation de l’humanisme en rassemblant des individualités à leur insu - mais sans danger- pour en faire un tout, en provoquant des petits riens qui rempliraient 
nos vides, qui tisseraient entre tous un filet bienveillant… abstrait mais présent.
Oui j’ai la naïveté de croire que l’amour combiné à l’humour est, pour l’humain, une énergie durable, la seule valable. 
Et si, finalement, le véritable naïf était 
celui qui ne croyait pas en cela ?

Photos sur cette page : Oscar Baudry, Michel Coste, Sebastiano d'Ayala Valva et Pierre Pankotay

La naissance. 


           C’est l’histoire d’un joli hasard… Un matin d’avril 2017, je prends une des craies échappées de l’enfance de ma fille et de mon fils, et j’écris sur mon trottoir pentu de Montmartre : « Ça monte, hein ? ». Les réactions des passants sont surprenantes ! J’enchaîne avec « Ce n’est pas une rue, c’est une famille ». Car oui, il règne une belle harmonie dans ma rue.
           D’abord, je ne fais pas le lien… puis cela apparaît comme une évidence : je m’exprime sur le trottoir même où est tombé mon homme quelques mois auparavant et d’où il ne s’est jamais relevé. Mes messages peuvent être lus du ciel… je ne suis pas mystique mais y croire me rassure, c’est un acte de résilience, une performance éphémère et poétique, une déclaration. Très vite, je m’invente un nom qui lui rend hommage : Ma rue par Achbé inspiré par ses initiales. 
          Les messages (plus de 700 aujourd’hui) se suivent sans se ressembler : drôles, tristes, militants, parfois adressés à mes voisins, mes amis, mes amours, mon facteur, à Hervé, à nos enfants. Bientôt, je crée ma page Instagram puis ma page Facebook qui toutes deux, ouvrent ma rue au monde. En 3 ans, plus de 56000 abonnées emménagent dans Ma rue par Achbé sur Facebook. Et plus de 38000 sur Instagram. Chacun s'empare de mes messages. L’hommage à Simone Veil, notre muse, devient viral. J’ai réussi à toucher avec simplement ma craie et mon émotion. Mon street art, c’est une nouvelle façon de s’accaparer la rue, pour tous, de créer une nouvelle « voie ».
         Déjà, on me propose des événements, l’édition d’un livre, des expos, des événements… La presse s’intéresse à mon travail. 
        Et j’ai un féroce besoin de continuer, de nourrir ma démarche. D’autres projets germent dans ma tête, la machine à craier est lancée. Je te remercie de la contempler car sans les yeux du passant, elle n’existe pas.

Par ici l'échoppe

L’écrit vainc.

Les larmes coulèrent.
Les larmes colère !
Les cris enflèrent.
Les cris enfer !
Puis l’écrit vint.

Les mots éclairent.
Les mots éclairs !
Les vers libèrent.
Les vers, l’hiver !
Puis l’écrit vainc.

Ma rue par Achbé
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